Nouvelle dans les genres: "érotiques"

Nouvelles érotiques

La littérature érotique n’est pas à proprement parler un « genre ». Il s’agit davantage d’un mouvement, anhistorique, qui s’empare de l’érotisme, de la sensualité, pour en rendre les effets dans une dimension esthétique. Peut s’y adjoindre une ambition provocatrice lorsque cette littérature ébranle ce qui est communément admis comme publiable, notamment en direction d’une morale bourgeoise.

A l’instar des nouvelles et romans noirs, la littérature érotique a longtemps souffert d’un discrédit, alors que la critique feignait de n’y lire que provocation plutôt que potentiel esthétique réel.
Or, contrairement à une littérature pornographique, la littérature érotique n’a pour fonction première ni l’enseignement ni le divertissement, mais l’esthétique : tout peut n’être jamais que suggéré. Un des tours de force de cette littérature, qui exige beaucoup de talent et de travail de la part de l’écrivain, tient précisément à ce qu’elle parvient à susciter la beauté et le sens en reposant en partie sur le jeu de complémentarité qui se noue entre le texte et l’imagination du lecteur.
La nouvelle s’y prête d’autant plus aisément qu’elle accorde l’intensité de la forme (texte bref) à celle du fond.


Outils techniques qui attestent du registre érotique :

    Emploi du champ lexical des cinq sens
    Registre lexical argotique
    Scènes de sexe dont la crudité peut être nulle (l’art de la suggestion !) ou terrible
    Mode indicatif, subjonctif ou conditionnel (évocation de fantasme)
    Ambition picturale, description de scènes, ekfrasis
    Jeux de dramatisation dans la construction (ménager le désir, puis accélération de l’action, résolution : mouvements dilatoires ou accélérants)


Ref : lire des nouvelles

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